Dissolution de Genève : Un Twist Politique Intriguant dans la Cité de Calvin
La proposition de dissolution de la Ville de Genève dans l’État de Genève fait débat. Des députés UDC au Grand Conseil genevois ont suggéré de modifier la loi sur l’administration communale, ce qui impliquerait que les tâches actuellement accomplies par la Ville seraient déléguées au Canton. Cette idée a suscité l’indignation du maire de Genève, Alfonso Gomez.
L’administration de la Ville de Genève est souvent critiquée pour son comportement d' »État dans l’État » qui perturbe les autres communes, entre en conflit avec l’administration cantonale, paralyse l’économie ou impose des interdits alimentaires lors des célébrations nationales. Cependant, il est intéressant de noter que la Ville de Genève n’a pris cette ampleur qu’en 1930, lorsque les anciennes communes de Plainpalais, des Eaux-Vives et du Petit-Saconnex ont renoncé à leur administration communale propre au profit d’une fusion en Ville de Genève.
Le Canton de Genève présente des similitudes avec Bâle-Ville en tant que « canton-ville », mais ces deux cantons diffèrent dans leur approche pour gérer cette situation. Alors que le Canton de Bâle-Ville a adopté une approche pragmatique dès le XIXe siècle, le Canton de Genève a laissé se développer une situation où les administrations de la Ville et du Canton se livrent à des batailles juridiques et où les compétences se chevauchent, ce qui entraîne une pagaille générale.
En 1833, le Canton de Bâle-Ville a choisi de confier l’exécution des tâches communales de la Ville à son administration cantonale. La Ville continue néanmoins à jouer son rôle de capitale, avec le président du Conseil d’État assumant la fonction de maire. Cette solution, conforme au droit fédéral, pourrait également être appliquée à Genève. La distinction entre la « commune politique » et la « commune bourgeoisiale » dans l’ordre constitutionnel suisse permettrait à la Ville de Genève de continuer à exister en tant que capitale, tout en déléguant l’exécution de ses tâches à l’administration cantonale.
Cependant, la proposition de dissolution de la Ville de Genève par l’UDC suscite des critiques. Certains considèrent que cette proposition vise à priver de leurs droits démocratiques une grande partie des citoyens du canton, en particulier ceux des centres urbains. Cette initiative est perçue comme une tentative de créer une population de seconde zone en privant certaines personnes de leur droit de vote.
L’UDC genevoise semble suivre la ligne du parti national en s’opposant aux villes de gauche. Cette stratégie divise la population en opposant les riches aux pauvres, les Suisses aux immigrés, les conservateurs aux progressistes. De plus, l’UDC multiplie les tentatives de démantèlement des acquis sociaux, ce qui suscite des inquiétudes quant à ses intentions réelles.
L’argument avancé par l’UDC selon lequel la dissolution de l’administration communale permettrait de résoudre les problèmes institutionnels de Genève est contesté. Les municipalités sont souvent plus proches des besoins des habitants et leur transférer régulièrement des missions et des charges est une reconnaissance de leur efficacité.
Il est important de préserver l’équilibre de notre système politique, qui repose sur la vivacité des différents échelons institutionnels et le respect de toutes les composantes de la Suisse. Fragiliser notre démocratie en prônant des mesures discriminatoires et en remettant en question les valeurs de solidarité, de paix et de dialogue serait contraire à l’histoire et à l’identité de Genève. Au lieu de chercher à provoquer des conflits, il est essentiel de travailler à trouver des solutions durables dans le respect de la démocratie et des institutions.