Partir de Genève, traverser les majestueuses Alpes et finir les pieds dans l’eau à Nice, voilà un voyage qui fait rêver. Pendant plusieurs décennies, il était possible de réaliser ce trajet en sept heures et demie grâce à la ligne Alpazur, offrant une vue splendide sur les pics enneigés. Malheureusement, en 1989, une partie du rail entre Saint-Auban et Digne a été mise hors service, mettant fin à cette aventure alpine.

Depuis lors, de nombreuses petites liaisons ferroviaires ont été remplacées par des autocars, privant les voyageurs d’une expérience unique. Mais un consortium d’associations suisses et françaises se bat pour faire renaître ce parcours légendaire. Parmi elles, l’association Alprail, connue pour son engagement dans le projet du CEVA (Léman Express), ?uvre également pour des transports collectifs efficaces entre Genève et Annecy.

Jean-Bernard Lemoine, délégué d’Alprail Savoies, souligne que la réhabilitation de la ligne Genève-Nice permettrait d’économiser de précieuses heures de voyage. Actuellement, les voyageurs doivent passer par Lyon et Marseille, ce qui est long et coûteux. L’autre option est de prendre l’avion, mais cela semble bien triste pour une telle distance.

Il est encore techniquement possible de rallier Nice depuis le bout du lac Léman, mais le voyage prend près de quatorze heures, avec de nombreux changements et des trajets en autobus entre deux trains. Jean-Bernard Lemoine déplore que la SNCF préfère favoriser les autobus plutôt que de réhabiliter les voies entre Saint-Auban et Digne, malgré le soutien de maires et d’élus régionaux.

Alprail n’est pas seule dans ce combat pour la réhabilitation de la ligne Genève-Nice. Elle peut compter sur le soutien d’autres groupements, tels que la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) en Côte d’Azur et la Communauté d’intérêts pour les transports publics (Citrap) à Genève. Ensemble, ils organisent des manifestations, contactent des élus et soulignent l’importance de cette ligne pour le développement régional.

Selon Jean-Bernard Lemoine, une telle liaison connaîtrait un franc succès. Lorsque la ligne Alpazur était encore en service, les trains étaient pleins. Aujourd’hui, imaginer le potentiel touristique d’une telle liaison serait comme imaginer le métro des Alpes. Les voyageurs pourraient profiter des paysages à couper le souffle des Alpes tout en se rendant facilement de Genève à Nice, sans avoir à subir les inconvénients des trajets en autocar ou en avion.

La réhabilitation de la ligne Genève-Nice permettrait de renforcer les liens entre les deux régions et de promouvoir le développement économique et touristique. Cela offrirait également une alternative écologique aux modes de transport actuels, en encourageant les voyageurs à choisir le train plutôt que l’avion.

La renaissance de la ligne Genève-Nice est un projet ambitieux porté par des associations suisses et françaises déterminées. Ce trajet emblématique offrirait aux voyageurs une expérience unique, en leur permettant de traverser les Alpes tout en admirant des paysages à couper le souffle. Espérons que la SNCF et les autorités compétentes prendront en compte l’importance de cette liaison et travailleront à sa réhabilitation.